bidonville

bidonville [ bidɔ̃vil ] n. m.

• av. 1950; de bidon (1^o) et ville

♦ Agglomération d'abris de fortune, de baraques sans hygiène où vit la population la plus misérable (souvent à la périphérie des grandes villes). « À Casablanca, nous cherchâmes les bidonvilles; la vie y était plus affreuse que dans les plus affreux quartiers d'Athènes » (Beauvoir). Les bidonvilles de Rio. ⇒ favela.

● bidonville nom masculin Agglomération de baraques où s'entasse la population misérable d'une grande ville.

bidonville

n. m. Agglomération d'habitations précaires, construites en matériaux de récupération, en partic. de vieux bidons, et qui se trouvent à la périphérie de certaines villes.

⇒BIDONVILLE, subst. masc.

Ensemble hétéroclite d'habitations de fortune construites à la périphérie de certaines grandes villes dans des zones réputées impropres à l'urbanisation et où vit une population sans ressources, difficile à intégrer dans la vie sociale normale. Zone de bidonvilles; habiter dans un (en) bidonville; les bidonvilles d'Afrique du Nord :

• ... dans le désordre du bidonville, dans la fièvre de la ville-champignon, des gens arrivent, s'installent n'importe comment. Leurs espoirs, fallacieux ou non, les ont appelés là.

Les Gds ensembles d'habitation, 1963, p. 4.

Rem. Attesté dans les dict. gén. à partir de Lar. encyclop.

1^re attest. 1953, 9 sept. (R. GAUTHIER, Du Maroc dans Le Monde, p. 4, col. 2); composé de bidon¹ étymol. 1 et de ville. — [].

bidonville [bidɔ̃vil] n. m.

ÉTYM. V. 1950; de bidon (I., A., 1.), et ville; d'abord en parlant de l'Afrique du Nord.

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♦ Agglomération d'abris de fortune, de baraques sans hygiène, située en général à la périphérie des grandes villes, et où vit la population la plus misérable. || « Dans les bidonvilles de Barcelone des familles s'entassent à dix par pièce » (le Monde, 17 juil. 1958).

1 À Casablanca, nous cherchâmes les bidonvilles; la vie y était plus affreuse que dans les plus affreux quartiers d'Athènes.

S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 338.

2 Les vrais prolétaires aujourd'hui sont les hommes à la peau sombre parqués dans les bidonvilles et dans les garnis, souvent méprisés et dédaignés de nos ouvriers.

F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 31.

3 Chaque nuit transforme la capitale en chenil enragé. Terrés de jour, ils (les chiens) prennent leur revanche dans le noir — comme leurs frères humains, les galeux des bidonvilles — sur les caniches au poil frisé.

Régis Debray, l'Indésirable, p. 33.

4 Le Mourmako était un bidonville unique au monde de par ses dimensions. Il s'étendait sur plusieurs kilomètres en long et en large. Ses pittoresques frappaient, ses complications ténébreuses, ses dédales illimités, ses invisibles recoins. Il couvrait une surface énorme, irrégulière, composée de buttes et de grandes cuves. L'ensemble offrait à l'œil l'ondulation d'une souillure sombre et vaste de gadoue et de matières amalgamées.

P. Grainville, les Flamboyants, p. 77.

REM. Le mot, chargé d'une signification sociologique et politique très dense, a produit les dérivés bidonvillien n. m., bidonvillisé adj. (in la Croix, 1^er oct. 1970) et bidonvillisation n. f. (v. 1970).

Encyclopédie Universelle. 2012.